La Question Prioritaire de Constitutionnalité devant la Cour de Cassation et le Conseil d’Etat




Lorsqu’il est conclu que la question prioritaire de constitutionnalité soumise au juge remplie effectivement les conditions nécessaires à sa recevabilité, la juridiction saisie la transmet au Conseil d'État ou à la Cour de cassation. Le Conseil d'État ou la Cour de cassation va procéder à un premier examen de la question afin de se prononcer quant à l’opportunité de la transmettre au Conseil constitutionnel. A compter de la réception, le Conseil d’Etat ou la Cour de cassation a trois mois pour se prononcer sur la nécessité du renvoie de la question au Conseil constitutionnel. La juridiction suprême va à son tour s’assurer de certains éléments. Outre le fait que la disposition contestée n’a pas déjà été déclarée conforme par le Conseil constitutionnel et qu’elle s’applique bien au litige présenté, la Cour de cassation et le Conseil d’Etat doivent s’assurer que la question est nouvelles ou présente une caractère sérieux, ce qui est plus exigeant que le contrôle exercé par les juges du fond, puisque pour leur part ils s’assurent que la question n’est pas dépourvue de caractère sérieux. En somme, les juges du fond s’assurent que la loi attaquée s’applique bien au litige en question tandis que les juridictions suprêmes analysent la question de la constitutionnalité elle-même.

La question prioritaire de constitutionnalité peut également être soulevée pour la première fois devant la Cour de cassation ou le Conseil d’Etat. Les conditions de recevabilité seront les mêmes, le moyen devra être présenté dans un mémoire distinct sous peine d’être déclaré irrecevable.

Lorsque le Conseil constitutionnel est saisi, le Conseil d’État ou la Cour de cassation doit surseoir à statuer jusqu’à ce qu’il se soit prononcé. Certaines hypothèses font toutefois exception à cette règle. Ainsi, quand l’intéressé est privé de liberté, que la loi prévoit que la juridiction doit statuer dans un délai déterminé ou en urgence, il sera possible pour la juridiction de se prononcer avant d’obtenir la réponse du Conseil constitutionnel.

Lorsque Conseil d’État ou la Cour de cassation conclu à la nécessité de saisir le Conseil constitutionnel il rend une décision motivée. Lorsque le Conseil d’Etat ou la Cour de cassation décide de ne pas le saisir le Conseil constitutionnel de la question soumise ils lui adressent tout de même une copie de la décision motivée. La décision est également communiquée à la juridiction qui a transmis la question prioritaire et communiquée aux parties. Le Conseil d’État ou la Cour de cassation ont trois mois pour se prononcer quant à la question soumise, si passé ce délai aucune décision n’a été rendue la question est transmise au Conseil constitutionnel.

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